2ème dimanche année B

Lectures du jour

Venez et vous verrez !
Voilà une des paroles de Jésus qu’on pourrait retenir de l’évangile d’aujourd’hui.
C’est une bonne nouvelle. Si, c’est un message important.
Mais, mais, il faut que je me bouge, je croyais que j’aurais appris quelque chose en écoutant.
Et puis, j’ai l’impression que je ne verrai rien du tout, voir où en fait ?  Ah, je perçois que les disciples me mettent déjà en route. Avec eux, je me demande : Mais, Jésus, où demeures-tu ? On me dit si souvent « Jésus est présent » Où, comment, pourquoi, comment on peut le savoir, le deviner, le sentir ? Dites-moi…

C’est déjà tout un chemin de dire, de tout son être, de tout son cœur : « Jésus, mon maître et mon Seigneur, où demeures-tu ? » Nous voilà un peu comme le jeune Samuel. Il croyait entendre la voix du prêtre Eli alors que c’ était Dieu qui l’appelait. La voix ne doit pas être la même, c’est moins banal, c’est tout à fait autre chose, pour celui qui ne s’y attend pas, de s’entendre appeler par le Seigneur. Eli, plein de sagesse, lui conseillera de dire pour le mettre dans l’attitude de disponibilité qui convient : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute. »

Nous revoilà, nous aussi, à avoir éveillé en nous comme une autre vie, en nous mettant dans la recherche du Seigneur, à le chercher, à lui demander, sûr qu’il nous entend :  « Maître, où demeures-tu ? »

Pensez-vous que ce soit une parenthèse dans notre vie de croire qu’il faut écouter le Seigneur ? Ce que nous partageons à propos d’un texte d’Évangile vous paraît-il une richesse à faire valoir dans la vie de tous les jours, dans les jours particuliers d’une crise comme celle que nous vivons, dans les jours particuliers où nous devons faire des choix importants ?

Oui, et à plus d’un titre. D’abord en nous demandant à qui nous donnerions le titre de « maître » : Peut-être à nous ? Mine de rien ! Oui, peut-être assez sûrs de nous, nous resterions enfermés dans nos certitudes, la question filtrerait ceux qui peuvent nous enrichir, qui peuvent élargir nos horizons. Et attention à tous ceux qui veulent avoir notre sympathie en nous faisant miroiter que nous sommes assez malins pour ne plus penser que par nous-mêmes : c’est un piège.

Nous donnerions ce titre de maître, sans le dire comme tel, à ce mélange d’opinion où ça et là, il y a quelqu’un de plus convainquant, un message qui passe mieux, une meilleure qualité de communication. Mais que dit-il ? Ce que nous avons envie d’entendre, ce qui nous fait plaisir, ou bien une interpellation qui nous fait sortir d’une vie qui ferait vite l’économie de certaines exigences ? 

Sortir de ces pièges, de ces illusions de facilité, voilà l’objet de cette question que nous voulons poser avec les disciples qui suivaient Jésus : « Où demeures-tu ? »

Posons la question à Jésus, posons-la lui aussi quand une personne, une situation semblent pouvoir nous faire progresser vers un plus, pouvoir nous faire atteindre ce qui serait comme un lieu source : source d’amour, source de paix, source de pardon, source de sagesse. Non pas une destination où nous ne bougerions plus. Car il s’agit là aussi d’être renouvelé pour vivre encore plus. L’Évangile abonde en verbes : croire, voir, venir, demeurer, aimer : des verbes, c’est-à-dire dire un agir, parler de ce que Dieu et l’Esprit peuvent faire en nous, faire saisir un lien avec la vie en plénitude que Dieu veut nous communiquer.

A propos du verbe « demeurer »Un peu vite, peut-être, on pourrait ressortir de notre mémoire une phrase comme : « Celui qui aime demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. » C’est extrait d’une épître de Jean. Très juste, mais avant de le dire, il faut en faire l’expérience. Il faut se lancer, aller au maître pour être celui-là qui l’a suivi sur le chemin de l’amour, qui est celui-là qui demeure ou qui essaie de plus en plus de demeurer dans l’amour.

Avant de le dire, il y a comme un sommeil qu’il faut quitter, à la manière du jeune Samuel pour faire de la mission confiée par le Seigneur, une priorité et une constante dans notre vie.

Oui, Jésus demeure certainement là où il y a de l’amour : prenons la peine pour comprendre : on trouvera Jésus si on se bouge pour les autres. Nous trouverons Jésus et il nous enrichira de son amour si nous osons dire que nous avons besoin de mieux aimer en nous laissant enseigner par sa sagesse. Ayons pour cela un désir constant de le rencontrer dans toutes ces attitudes où nous viserons à faire que notre prochain vive plus et mieux.