Mince alors, se diraient bien les boulangers du coin. Il va nous faire perdre notre clientèle. C’est sans doute décalé l’humour qu’on pourrait faire à propos de la multiplication des pains. Mais ce serait une belle invitation à chercher le vrai sens de cette histoire. Comment nous fait-elle signe ? En allant plus loin, on entendrait que des gens suivent Jésus parce qu’ils ont été rassasiés. Mais Jésus se méfiera de cette attente qui met à l’ombre pourquoi il est venu. À la fin de l’Évangile d’aujourd’hui, il y a aussi cette remarque : Jésus doit prendre du recul, il doit se mettre à l’écart parce que les gens veulent en faire leur roi. Jésus préviendra bien que si on veut mener des combats, il ne sera pas le chef. Les combats, il faut s’entendre sur ce qu’on entend par là. Même pour la juste répartition des richesses, il peut nous aider à combattre, mais il dira aussi : des pauvres, vous en aurez toujours. Il est honnête, il connaît le cœur de l’homme et il ne veut pas nourrir de faux espoirs. Le premier combat à mener, la première victoire à gagner, clé pour l’avancée de la paix et de la justice, c’est la conversion des cœurs. Car le plus fort reste à découvrir.
Jésus est roi d’un royaume qui peut grandir si nous le cherchons vraiment dans nos vies. Jésus, que ferais-tu si tu étais à ma place ? Jésus, je doute mais donne-moi cette force de te savoir en train de soutenir ce que j’essaie de faire comme je pense que tu le ferais.
C’est bien autre chose que de nous approprier des pouvoirs magiques que le Seigneur nous donnerait. Il est là présent pour que les choses soient claires à propos de la loi de Dieu. Elle n’est pas du tout pour exclure les mauvais et les gens douteux. Elle est une ouverture pour que l’amour soit surabondant pour tous et en tous.
Le signe que Jésus donne en nourrissant la foule ? C’est simple : Jésus veut faire découvrir une surabondance qui bouscule au point de ne plus trop calculer pour manquer du nécessaire. Nous n’avons pas besoin que des choses de la terre, pour combler les estomacs. Laissons l’appel de Jésus retentir en nos cœurs et nous estimerons indispensable de puiser à l’amour de Dieu, d’en nourrir nos gestes d’amour, d’en éclairer des regards par la foi qui reconnaîtront en chacun une dignité à respecter sans autre condition. Alors les choses, pour changer le monde, pourront aller plus loin. Combat pour la justice, contre les famines, contre les manques de partage : oui, Jésus nous soutiendra. En osant, de plus en plus, et en découvrant tout ce qu’un cœur accordé à l’amour du Seigneur peut faire comme merveille.
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