Le groupe biblique continue !

Le groupe de participants, conquis par ce qu’il a appris et par la bonne ambiance a souhaité continuer la formation proposée.

Dans le même style (La méthodologie adoptée consiste en une démarche participative et d’apprentissage : à lire, à lire ensemble et à s’inscrire dans une tradition de lecture partagée.), nous vous proposons déjà 9 jeudis à inscrire dans vos agendas :

5 septembre
3 octobre
7 novembre
5 décembre
9 janvier
6 février
6 mars
3 avril
8 mai

Cette année, la formation sera centrée sur la découverte de l’évangile de Luc. Que vous étiez aux rencontres précédentes ou pas, vous êtes les bienvenus !

Chaque rencontre commence par un accueil à 19h30 et se termine pour ceux qui le souhaitent par un moment de convivialité à 22h00.

Pas de prérequis, venez avec vos curiosités et vos questions !

Participation aux frais : libre (une tirelire se trouvera dans la salle).

Contact : Brigitte Laurent BrigitteMarieLaurent@outlook.be

Messes spéciales

Le jeudi 15 août, nous le vivrons comme une journée mariale, ainsi c’est une procession qui aura comme lieu de rencontre trois villages. Voici les lieux où vous pourrez nous retrouver si vous ne souhaitez ou ne pouvez pas vivre la procession : 9h église de Les Boscailles – 10h30 église de Waret (messe de l’Assomption puis repas pic-nic) – 14h00 église de Leuze (temps de prière puis retour aux Boscailles avec un temps de prière à 16h00). Le matin, il n’y aura pas d’autre messe que celle de Waret à 10h30 (le soir, celle de Leuze est maintenue).

Le dimanche 18 août, une seule messe sera célébrée le matin à Leuze à 10h30. Messe d’au revoir de l’abbé Bruno. Nous nous retrouverons après à la salle des coquelicots pour un repas ensemble avec ce que chacun aura amené. Le soir la messe de Leuze est maintenue.

Le dimanche 25 août, une seule messe à Waret, cette fois. La messe en wallon célébrée par l’abbé André à 11h00 sur la place. La messe du soir à Leuze est maintenue.

Le samedi 14 septembre, à 18h30, la messe des cartables sera célébrée par l’abbé Santiago (le nouveau curé) et l’abbé Gustavo (son vicaire).

Le dimanche 15 septembre à 10h30, messe unique à Leuze pour l’installation de l’abbé Santiago et l’abbé Gustavo (normalement avec le doyen de la Hesbaye namuroise, l’abbé Etienne Kaobo)

Horaire de la Semaine Sainte

Horaire secteur Eghezée

Horaire secteur Leuze :

Lundi 25
Célébration pénitentielle puis confessions individuelles
18h30: Leuze

Mardi 26
Célébration pénitentielle puis confessions individuelles
15h: Waret

Mercredi 25 – Pas de messe à Leuze : Messe chrismale à la cathédrale Saint Aubain

Jeudi 28
Messe de la sainte Cène
19h: Waret

Vendredi 29
Chemin de croix
15h: Longchamps
Office de la Passion
19h: Leuze

Samedi 30
Veillée pascale
21h: Leuze

Dimanche 31
Pâques
 9h: Waret
 10h30: Leuze et Longchamps,
18h30: Leuze

Plus d’infos sur le site du doyenné ou sur EgliseInfo

Café philo ce lundi 25 mars : A quoi je sers ?

Le prochain café philo, ce lundi 25 mars, proposera un parcours sur ce qu’on peut appeler une mission de vie.

Avons-nous une mission de vie? 
Pourquoi se poser une telle question ?
Est-ce que la vie a vraiment des attentes ? Qu’entend-on par mission de vie ?

«Ne pas trouver sa place dans la société voire même dans sa famille.
Ne pas aimer son boulot.
Se poser sans arrêt la question : « A quoi je sers ? ».
Avoir l’impression de jouer un personnage au quotidien.
Ne pas savoir qui on est vraiment.
Tourner en boucle sur une obsession.
Être pris dans un engrenage et ne pas pouvoir lâcher.
Tourner en rond dans son couple sans vraiment communiquer ».

C’est une psychanalyste qui lance ces pistes de réflexion, Catherine Berthe, qui a été convaincue de l’importance de ce qui se trame dans les générations pour nous laisser une personnalité où il peut rester des traces d’épisodes laborieux, de conflits, de frustration.

Pas question de faire de nous des spécialistes qui accompagneraient des parcours vers la sérénité.

Plutôt une prise de conscience : par rapport à l’énergie que nous perdons en réagissant spontanément avec un sentiment de manque ou d’impuissance, ne faudrait-il pas apprendre à nous connaître. La question qui pourrait bien être le vrai challenge de l’humain dans cette quête est «Comment fait-on pour se mettre en paix avec soi ? Comment fait-on pour s’aimer ? ».

Serait-ce un concept éclairé que de penser que la première mission de vie de l’humanité toute entière serait non pas d’avoir plus, mais d’aimer mieux ? Un des témoins de cette mission de vie pourrait bien être la joie et le sentiment de vivre pleinement.

Il est question ici de psychanalyse et particulièrement de psychanalyse corporelle, sensible à l’héritage transgénérationnel. Le café philo nous permettra de prendre connaissance, au besoin, de ce type d’approche, de nous situer par rapport à elle.

La philosophie : elle peut faire poser un regard, et s’il s’agit d’une attention à soi à la première personne (JE), rejoindre par là, une condition commune à tout un chacun : qui sommes-nous, comment notre histoire personnelle, un héritage transgénérationnel demandent de l’attention ?
Non pas qu’il faille faire avec le frein que cela peut représenter mais pour se les approprier et retrouver un sens de la liberté. C’est une condition pour mieux s’engager dans ce que certains appellent une mission de vie.

La spiritualité : visant un domaine de réalité transcendante, Dieu, l’Esprit, le surnaturel, elle peut donner, en parallèle, un cadre où situer notre histoire, avec le sens qu’y donnent l’Amour qui peut la magnifier, l’Espérance qui peut l’orienter, la Foi qui y fait accueillir une présence autre. 

Catherine BERTHE présentant son livre A quoi je sers ?
https://youtu.be/wTve5Qcg1Kc?si=mw05DlFzjC1VmFTA

Une présentation que Catherine Berthe fait de la psychanalyse corporelle

émission Les sentinelles, RTBF 2018

Ce samedi 18 novembre 2023

Attention ! Demain, samedi 18 novembre, la messe de 18h30 ne sera pas célébrée à Leuze…Venez nous rejoindre à Noville-les-Bois à l’occasion de la sainte Cécile avec la fanfare Royale de Fernelmont !🎷🎺🥁🤩 Faites passer le message !!! Merci beaucoup !😘

Les prochaines activités des paroisses de chez nous !

Voici quelques infos qu’il est bon de partager avec vous, par ordre chronologique :

  • Ce vendredi 27 octobre, ceux qui le souhaitent peuvent venir demander leurs intentions de messes de 10h30 à 11h30 et de 16h00 à 17h00 dans l’église de Leuze, les options de mail ou de courrier dans la boite aux lettres restent possibles !
  • La bénédiction des animaux à l’occasion de la Saint-Hubert sera proposée déjà le dimanche 29 octobre à 15h00 sur la place de l’église de Leuze. Venez avec vos petits et grands aminaux !
  • Le lundi 30 octobre, notre désormais célèbre café-philo aura comme thème « culpabilité et joie », venez nous rejoindre à 20h00 à la salle des coquelicots, rue des coquelicots à Leuze.
  • Voici un lien vers les messes de la Toussaint :
  • Nous pourrons également nous retrouver au souper organisé par l’asbl Leuze en Musique Culture et Patrimoine samedi le 4 novembre dans la salle de l’école Saint-Martin (infos en pièces jointes).
  • La troisième rencontre de notre groupe biblique aura lieu le jeudi 9 novembre à 20h00 (accueil à 19h30) à la salle des coquelicots.
  • Nouveauté dans le doyenné ! La marche Emmaüs ! Échanger, partager, marcher en présence du Seigneur, puis prendre un temps de convivialité, la deuxième édition sera le mardi 21 novembre (chaque 3ème mardi du mois), de 14h à 16h. Ce jour-là, rendez-vous devant l’église de Warêt-la-Chaussée – plus d’infos : Stéphanie Jacob : stephanie.jacob@outlook.be ou Françoise Lambert : frenswaz.l@gmail.com
  • Réservez votre soirée du vendredi 1er décembre pour regarder avec nous un film qui nous rappellera à tous des souvenirs : Le petit Lord Fontleroy à 18h30 dans la salle des coquelicots à Leuze, bienvenue aux familles !
  • Le dimanche 3 décembre, donnez à vos enfants ou vos petits-enfants l’occasion d’entendre et de voir la pièce de théâtre sur la vie du vrai Saint Nicolas à l’église de Les Boscailles à 15h00 !

Plusieurs occasions qui nous permettront, nous l’espérons, de nous retrouver et de partager la joie, l’amitié et l’espérance pour faire rayonner cette fin d’année !

Messes autour de la Toussaint

Mardi 31 octobre
18h00 : Tillier
18h30 : Leuze

Mercredi 1er novembre
9h00 : Warêt-la-Chaussée
10h30 : Leuze, Lonchamps, Marchovelette
18h00 : Les Boscailles
18h30 : Leuze

Jeudi 2 novembre
18h30 : Warêt-la-Chaussée

ATTENTION : le 4 novembre aura lieu la dernière messe à Tillier dans le secteur de Leuze. Après cette date, la paroisse de Tillier fera partie du secteur de Fernelmont.

Il en sera de même pour la paroisse de Marchovelette, qui, à partir du 12 novembre rejoindra également le secteur de Fernelmont. Les infos concernant les deux paroisses pourront être obtenues en contactant l’abbé Hugues Mbatizoma (hugmbati@gmail.com, 081.65.92.74 ou 0467.657.622)

Les messes du 4 novembre à Tillier et celle du 12 novembre à Marchovelette seront concélébrées par l’abbé Bruno et l’abbé Hugues. Vous y êtes tous cordialement invités !

Échos du café-philo sur la beauté

Rappelons d’abord que le thème de la beauté a été choisi en prolongement d’une discussion sur la charité. On parlait de grâce, de ce qui se donne gratuitement.

Nous n’avons pas voulu trop préciser avant le tour de table si la beauté allait concerner la vie, la nature, des œuvres artistiques. A nous d’en discuter.

Des personnes, des êtres paraissent avec leur beauté : comment la reconnaît-on, que peut-on en dire ? En parlant de ce qu’on voit, de ce qu’on entend, on va donc essayer de parler de beauté, mais il faudra sans doute mettre des nuances. Suivant les cas, faut-il parler de ce qui plaît, de ce qui séduit, de ce qui est bien dit, bien composé, bien présenté. Est-ce en rapport avec une cohérence, avec une harmonie ? Certaines choses nous plaisent mais plaisent manifestement moins à d’autres. Quelle est alors cette beauté (ou cette bonté) relative. Un beau but au football qui n’enthousiasme pas du tout la personne que le football ne passionne pas le moins du monde.

En science, on peut trouver beau le raisonnement qui permet de trouver des lois générales. C’est à comparer avec l’émerveillement devant ce qu’on n’a pas vraiment envie de regarder ou d’entendre à travers le filtre d’une analyse.

Des goûts et des couleurs, on n’en discuterait pas ? Ou peu ? On connaît la suite, est-ce seulement personnel ? N’y a-t-il pas vraiment un fondement pour commencer à parler de la beauté, ou des critères ? On pense aux modes où certains critères peuvent être très relativisés et d’autres valorisés. Les circonstances historiques et culturelles peuvent interférer dans ces appréciations.

Pensons au pouvoir spirituel d’une religion sur les représentations et les mentalités, pensons à l’influence sur le climat de pensée de certains régimes politiques ou d’une idéologie.

Nous avons commencé par faire un tour de table pour que chacun évoque ce qu’est le beau, selon lui. Beaucoup sont très sensibles à la beauté d’un paysage dans la nature. La grandeur de ce qui s’y présente, se mesure à la fascination qui en naît. On est « pris », les émotions sont fortes. Les dispositions qu’offre une balade y prépare.

Les avis seront plus partagés sur l’art. Avec la réserve : l’art n’est pas uniquement une manière de faire du beau. C’est aussi exprimer quelque chose, partager une vision du monde, une émotion à travers l’un ou l’autre médium : son, image, histoire. Il y a une beauté à dire bien les choses, même si les choses sont tristes plus que joyeuses, même si ce qu’on représente n’est pas spécialement gracieux mais que la représentation exprime bien une tension, un manque, un élément qui a une force d’interpellation.

Je prendrai deux positions qui ressortent par le contraste qu’elles présentent entre elles.
La rencontre d’une belle personne, d’une personne qui suscite, on le devine, de l’amour, rend la vie plus belle, l’éclaire d’une lumière.

De l’autre côté, plus philosophique, il y a même une résistance à trouver que la nature est belle. De nombreux témoignages et avis disent la résonance intérieure, les émotions que l’expérience de la beauté de la nature peut éveiller. On pose la question de cette attirance, de ce ressenti, alors qu’il y a l’appel à intégrer l’expérience de ce qui est beau dans une vie qui traduit la bonté de ce qui existe. Les philosophes qui s’interrogent sur le pourquoi des choses devraient-ils laisser la beauté les distraire de la vérité ou de la bonté ?

Il faudrait peut-être situer de quelle beauté on parle. L’exemple d’Ulysse qui s’attache au mât de son bateau pour ne pas céder aux charmes des sirènes fait rebondir la discussion. L’attrait du beau qui supplanterait la sagesse fait s’interroger sur le beau en question. Est-ce vraiment beau, ou bien un moyen d’attirer, de manipuler ? La beauté qui séduit dans une autre personne peut n’être qu’un moyen d’attirer et par là, il y a un moment où la liberté se trouve mise au défi de rester liberté.

L’attirance de la beauté respecter-t-elle la liberté ? Une personne qui cherche à exercer sa liberté dans un discernement ne devra-t-elle pas chercher comment cette beauté qui l’attire dirait en même temps une bonté : ne serait-elle pas appelée à devenir davantage liberté dans ce qui l’ouvre à cette générosité ? Et voilà cette liberté appelée à reconnaître ce qui la fait aussi générosité. Moment de discernement où la beauté n’est plus seulement attrait mais don qui confirme une générosité toujours présente et partagée. Voilà de quoi alimenter les discussions sur le jeu de séduction entre hommes et femmes.

Dans un autre registre, pensons au marketing, au design, avec bien sûr aussi des avantages utilitaires, mais la facilité peut prendre un certain look, le confort un certain style.

A cette beauté qui joue dans l’immédiat, dans la séduction, on pourrait opposer une beauté qui repose sur l’intégrité, sur la cohésion. Quelqu’un de bon vivra une vie qui se montrera belle.

Et ici on souligne que cela ne veut pas dire que tout y est beau, au sens d’attrayant ou de ce qui fait plaisir à voir de manière immédiate. Car cela suppose une histoire et qui dit l’histoire dit le sens qu’on peut en dégager.

On fait remarquer qu’il peut y avoir sinon une beauté, du moins un grand soin, un talent et une manière fascinante de raconter ou de mettre en scène des aspects pourtant sévères, et mêmes inquiétants de la vie. La beauté est ici comme une forme pour montrer quelque chose qui peut même se montrer inhumain ou désastreux.

Ici , il faut peut-être chercher en quoi ce qui se montre, quand on est en droit de le dire négatif, vaut la peine d’être abordé. Il y a sans doute un aspect inquiétant que le talent d’une représentation permet de s’approprier, dans un espace de représentation et de jeu ; donc à distance de la réalité.  

Des objets même parfois anciens, usés par le temps peuvent se montrer beau quand le regard sur eux s’exerce à trouver l’histoire que leur vue inspire, l’invitation à ouvrir son imagination à un autre temps, à un recul par rapport à l’immédiat. Il y a là aussi quelque chose de donné, une grâce.

Quelques questions pour terminer.

La nature est-elle belle ? Comment comparer cette beauté à celle des œuvres d’art qu’on dira – le terme serait à discuter – réussies ? 

La discussion devrait mentionner que parler de la nature à travers un concept de nature n’est pas quelque chose de spontané. Les hommes ont longtemps évolué en partenaires des choses naturelles sans se poser en observateurs d’une nature dont l’époque moderne les a vus se tenir, d’un point de vue de la pensée, en vis-à-vis.

La beauté de paysages ou de scènes de la nature peut susciter des émotions profondes, une contemplation qui fait se rapprocher de Dieu, peut-être d’abord d’un milieu de vie dont la vie moderne a rendu l’homme étranger.

La beauté de la nature peut venir assez spontanément de tout ce qu’elle nous offre. Il y a le risque d’en rester à un aspect utilitaire, avec le reproche qu’à trop profiter, sans rechercher et respecter les limites, l’équilibre sera rompu. Nous faisons partie de la nature même si nous en prenons distance par tous les artifices que nous nous donnons et il est normal que la nature, pourrait-on dire, nous parle moins, c’est-à-dire que nous sommes moins ouverts pour la comprendre. Que la nature nous parle, ce pourrait bien être une source de sens pour la vie, comme en arrière-fond de notre langage et de la culture. Mais la référence à cet arrière-fond n’est pas toujours très explicite.  

Évoquer Dieu, le Créateur, c’est évoquer non pas seulement la beauté de la nature pour elle-même, mais à travers elle, une grandeur, une plénitude. Se rapproche-t-on de Dieu pour autant, ou d’une sorte de mystère devant la grandeur de quelque chose qui nous dépasse ? Et est-ce cela qui est beau ? Il y a peut-être à interroger la proximité avec cette grandeur qui ouvre notre existence bien limitée par ailleurs. S’il y a une sorte de contemplation, les auteurs mystiques diront que ce n’est pas un accent esthétique qui est mis en avant, mais la manière dont le témoignage des œuvres créées nous rapproche de Dieu.

Sans aller à ce qui relève de la foi, l’appel à revoir notre position par rapport à la totalité de ce qui nous entoure peut, c’est sûr, éveiller à un sentiment de quelque chose d’illimité, d’absolu.

Il y a de sérieuses réserves, toutefois. Quand la nature apparaît aussi avec de la violence, avec de la puissance qui inquiète ou dévaste. Et puis la nature, ce sont aussi des lois qui déterminent les conditions de ce qui est ou non possible. On peut admirer l’esprit qui s’est donné ces lois et par là, à travers tout un formalisme – la science – une sorte de copie symbolique du monde, on peut admirer l’ordonnancement du monde mis en évidence par cette copie. On peut admettre aussi que l’abstraction du langage dans lequel il est dit en décourage beaucoup.

Dire que la nature est belle peut se dire autrement selon que nous passons de l’expérience que nous avons spontanément de la nature, quand nous lui sommes associés, parce que nous en faisons partie, à un concept de nature, à une observation sommes toute extérieure. Et cela peut rejoindre une autre expérience à y nourrir des contrastes assez forts : pensons par là à l’expérience de la liberté, de chercher la vérité, ou de refuser des évidences en posant des questions que relèvent d’un pourquoi.

Le vécu peut faire s’exprimer alors des sentiments qui traduisent au moins l’étrangeté par rapport à la nature, parfois même un mal-être. On évoque Sartre et la sorte de nausée qu’il éprouve par rapport à ce que la vue de choses naturelles lui impose.
La nature, c’est aussi des lois qui nous déterminent d’avance. Et pourtant, qu’il y ait un ordre des choses ne dit pas que cet ordre ne peut pas être beau, cohérent, harmonieux. Tout n’est pas dit : que la nature est belle ou que le regard sur elle en dise plus sur la beauté que nous y voyons est toujours  à discuter. Peut-être par la remise en cause d’une proximité avec elle qu’on appréhendera comme plus ou moins grande, plus ou moins réelle, plus ou moins imaginaire.

La beauté des œuvres d’art.

Ce serait audacieux de régler cette question en quelques mots. Il y a une beauté dans l’imitation. Et même si la représentation met en valeur l’art de celui qui l’a réussi, on ne peut pas pour autant dire que tout relève d’une esthétique reposant sur l’imitation d’une beauté naturelle. Il y a aussi une beauté dans le partage d’un regard spécial que le peintre, par exemple, nous prête. Ce qu’on voit n’est pas brut. Il y a quelque chose d’invisible dans la chose qui se montre. Et l’art, en exprimant, peut montrer quelque chose d’invisible : une manière pour les choses de se présenter devant nous. A nouveau, tout sujet d’œuvre d’art n’est pas beau, selon des critères déterminés, mais il y a un art de représenter et de donner un sens à ce qui n’est pas nécessairement plaisant. Avec toutes les remarques qu’on peut faire sur de nouvelles conceptions de l’art. Qu’on pense à l’audace de montrer ce qu’on n’aurait pas oser montrer, quand cette audace paie, et le mot « payer » relève trop de l‘économie. Parfois il y a un investissement dans une dimension vraiment discutable de l’art d’après ce que cela dit de la société.

Il vaut souvent la peine de raconter, de ne pas rester sans le recul des mots pour dire la beauté. Pensons notamment à l’histoire d’une vie d’artiste qui cherche la beauté, qui s’en approche et dont la production montre alors les étapes d’un itinéraire. L’art, c’est du talent, de la technique, des essais, des expériences et sans doute la volonté d’un partage qui se situe au niveau d’un vécu difficile à traduire autrement.

Nous n’avons pas parlé beaucoup de la musique alors que l’art s’y montre tellement prenant, suscitant des émotions vives. Oui vives, car il y a ceci de particulier que la musique éveille quelque chose de vivant : il y a le rythme, il y a la succession des notes pour former une mélodie, il y a le cadre des accords pour structurer une phrase musicale. On ne peut pas dire que l’on représente quelque chose en musique, même si des paroles viennent parfois et se trouvent magnifiquement soutenues par le décor musical lui-même.

Il y a des musiques plus vivantes, plus corporelles – on ferait bien le lien avec la danse. Il y a des musiques plus cérébrales, très construites. Comme des mathématiques qui font jouer les notes pour démontrer que tout est bien construit ou plutôt se déroule bien dans les articulations, les modulations. Avec en plus tout le génie de l’interprétation qui peut redonner vie à ce qui ne serait sans cela qu’une simple feuille de partition.  

Petite remarque qui peut interroger . La beauté concerne souvent ce que les sens perçoivent. Mais à propos d’une nourriture, délicieuse, par exemple, on dira plutôt qu’elle est bonne. En cuisine, on cherche aussi à flatter les yeux : on mange avec les yeux, dit-on, mais ne préfère-t-on pas un bon plat à un beau plat : jusqu’à quel point ?

Et puis une certaine mode qui apparaît pour certains de souhaiter une « belle journée » comme pour changer de l’habituel bonjour, ou d’une « bonne journée ». Est-ce voulu comme vraiment différent ?

Simple mode, ou bien y a-t-il un rapport avec le bon et le beau ?